Another Medea : variation N°8 / étape 2
Répétition à « Gare au Théâtre », Vitry sur Seine 18/04/2013
Texte et mise en scène : Clyde Chabot
Scénographie : Bruno Lahontaa
Lumières : Cyril Desclés
Assistanat à la mise en scène et traduction : Zhuoer Zhu
Collaboration dramaturgique : Laurence de la Fuente
Jeu : Jung-Shih Chou, Xavier Guerlin, Hsu-Kuang Lei, Aliénor de Mezamat
Représentations
25-28 avril 2013 – Le Vent se lève! Paris 19e
Les 25, 26 et 27 avril à 20h30
Les 26 et 28 avril à 15h
12-15 septembre 2013 – Guling street experimental theatre
Quatre interprètes pour une nouvelle variation sur «Médée». Le duo Médée-Jason se dédouble en deux couples franco-taïwanais pour une exploration en miroir de la tragédie vécue à travers le prisme de la culture asiatique. La confrontation de deux langues et de deux disciplines, théâtre et musique, permet à Clyde Chabot de porter un éclairage contemporain sur le drame de Médée : la séparation est envisagée dans un contexte culturel et social différent de celui de l’Occident où elle est devenue une banalité. Dans notre société où l’amour est souvent secrètement la nécessité la plus intime, l’horizon de réalisation de toute une vie, que devient la famille, l’enfant, l’être, lorsque ce rêve s’effondre ? Une tragédie immense ? Une légende que l’on peut chanter ?
Lors la création de la pièce en France, au printemps 2013, Médée sera taïwanaise, mariée à un Jason français et accompagnée d’une traductrice. Peu à peu, cette dernière se reconnaît dans les mots de la première. Toutes deux incarnent au final Médée et disent chacune leur drame similaire. A Taïwan, où le projet sera repris à l’automne, la proposition sera entièrement transposée. Les rôles s’inverseront : c’est la Médée française qui dira son drame avec le musicien taïwanais, et la traductrice en chinois qui se reconnaîtra dans les mots et en prendra peu à peu le relais.
Un drame banal, une tragédie domestique ou un casus belli international. Dans les grandes villes françaises, un couple sur deux divorce. Pour une femme, aujourd’hui, être quittée par le père de son enfant y est d’une banalité courante. Another Medea exprime cette tragédie domestique avec une ampleur et une acuité qui peuvent paraître démesurées. A l’inverse, le contexte taïwanais reste centré sur la famille. Le mariage y est un préalable quasi incontournable à la conception des enfants. Le divorce paraît malhonnête et on ne l’avoue que difficilement à ses enfants. La présence d’une Médée étrangère permettra à cette tragédie d’être entendue à sa juste mesure. La famille apparaissant sacrée pour une Taïwanaise, la mettre à bas devient une sorte de crime, à la fois privé et public, que cette Médée se doit de faire entendre ici, sur la place publique, au public, en France, dans le pays où elle est venue épouser un Français, Jason.
Another Medea n’est pas seulement une parole tragique. c’est aussi un poème amoureux, une ode à des amours trop grands qui se sont brisés entre un homme et une femme issus de deux cultures distinctes.